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Le Vodoun





«Une seule chose prouve Dieu ou les Dieux, c'est la réponse des forces cosmiques à l'appel de la volonté humaine. Le concept sur la nature et l'essence de ces forces peut varier à l'infini, mais le reflux du divin dans l'âme qui l'évoque est le signe de sa présence»
Edouard Shure
«Dieu se tient dans l'assemblée divine, il juge au milieu des dieux»
(Ps 82-1)
«En effet, toute culture, entendue comme ensemble de valeurs de civilisation, est une puissance qui s'ignore. Ne dit-on pas que toute sagesse vient de Dieu ? Oui, la culture est le produit des idées philosophiques de chaque communauté humaine. Ce sont ces idées qui inspirent, déterminent, fondent et guident la conception que chaque société des hommes a de l'univers et de son Créateur ainsi que des forces naturelles et surnaturelles qui gouvernent le monde.
La vision du monde des hommes détermine leur idéologie. Cette idéologie commande les hommes tant sur le plan de la spiritualité que sur tous les autres plans de leur existence. Autrement dit, les idées, les comportements sociaux et de croyances, les actes quotidiens des sociétés humaines sont les expressions de leur conception de vie. C'est affirmer du coup que c'est dans l'univers spirituel et idéologique dans lequel baignent ces communautés qu'il faut aller découvrir leurs croyances et leurs cultes pour saisir l'essence de leurs comportements, de leurs conduites et des actes qu'ils posent machinalement tous les jours en tant qu'êtres pensants, spirituels, doués de raison.
Toute démarche contraire serait dénuée de tout contenu sociologique et philosophique. Elle rendrait fatalement la recherche antiscientifique, superficielle, vaine et inopérante. Car, le socle, la roche-mère qui a donné naissance à ces valeurs civilisatrices n'aura pas été pénétrée. On priverait ainsi ces communautés de leurs âmes vivantes et vivifiantes. Et on les aurait ainsi abâtardies»
Au BENIN, comme chez les peuples de la sous- région ce qui frappe l'étranger, c'est la multiplicité et la diversité des pratiques culturelles, dues aux mouvements migratoires, aux conditions historique et sociologiques qui ont donné naissance à des religions et cultes. Cette multiplicité et cette diversité ont engendré, à leur tour, une infinité de mœurs et de coutumes. Les multiples et diverses pratiques religieuses et culturelles et les comportements sociaux des peuples du Bénin en général, et du Sud en particulier, sont les expressions différentes et diverses d'une même conception du monde et de son système cosmologique. Pour le Fon, comme d'ailleurs pour le Goun, le Ewé le Nago, il existe un être Suprême à qui chacune de ces ethnies donne le nom qu'il veut.
Ainsi l'être suprême est appelé MAWU-LISSA, DADA-SEGBO, SEGBO-LISSA au Benin et OLODUMARE chez les Yorubas au NIGERIA.
Le Vodoun, Vaudou ou Voodoo depuis longtemps est perçu comme une pratique satanique diabolique peint en noir et même de nos jours, ses détracteurs continuent d’entretenir le flou autour de la quintessence de cette pratique qui de part les fausses images diffusées un peu partout, s’assimile à la MAGIE ou à la SORCELLERIE. Chez certaines personnes, la seule évocation du thème Vodoun, suscite mépris, dédain et trouille. Cet état de chose d’une part est dû au fait que ces personnes sans doute n’ont aucune connaissance de la pratique du Vodoun.
Le Vodoun, en réalité, est une religion comme toutes autres religions, basée sur des normes et des principes qui lui sont propres. Contrairement à ce que croire certains comme étant une religion polythéiste, le Vodoun est bien une religion monothéiste. Les adeptes du Vodoun reconnaissent qu’au dessus de toutes divinités à lesquelles des cultes sont souvent voués, se trouve l’être suprême (Segbo-Lissa ou OLODUMARE) qui est le créateur de toutes choses. Il est le père céleste tout puissant. C'est le maître incontestable et jamais contesté, de toute éternité, du ciel et de la terre. MAWU-LISSA est le père infiniment patient et miséricordieux, infiniment bienveillant et bon pour toutes les créatures qui lui obéissent et pratiquent ses commandements. Il n’a jamais été représenté parce que personne ne l’a jamais vu et personne ne le verra d’ailleurs. Il ne possède aucun autel et aucun culte lui est voué.
Autour de lui et sous sa puissante autorité gravitent des divinités connues sous la dénomination de "Vodouns (FON) ou Orishas (YORUBA) tel que MINONNAN ou OYA, BOKO-LEGBA ou ESHU, HOHO ou IBEJI, HEVIOSSO ou SHANGO, SAKPATA ou SANKPANA, TOHOSSOU ou OLOKUN, GOU ou OGOUN, DAN et tout leur dérivés qui gouvernent les éléments du cosmos: le ciel, la terre, l’eau, l’air, le feu, la forêt etc... Ce sont ces Vodouns et Orishas qui sont en réalité objets de cultes. Ils sont considérés comme les intermédiaires entre les hommes et Dieu. Leur mission est d'intercéder en permanence pour les hommes auprès de l’unique Dieu. Ils le font dans les limites strictes et rigoureuses du pouvoir que Dieu a bien voulu concéder à chaque divinité dans un domaine qui lui est exclusivement réservé. Chaque Vodoun ou divinité reste rigoureusement dans le cadre qu’OLODUMARE, Dieu le père, lui a tracé. Comme ils relèvent tous de l'autorité d'un seul et même maître, les Vodouns exigent que les cultes dus aux uns et aux autres soient correctement et régulièrement rendus. Les manquements à un Vodoun sont signalés par l'un quelconque des autres pour réparation immédiate. En cas de résistance, ou de désobéissances répétées, le Vodoun offensé frappe par représailles avec la complicité du silence de ses pairs. Dans ce système cosmologique Dieu, source unique de vie et de tout ce qui a rapport à la vie, est le maître absolu du visible et de l'invisible. C'est lui seul qui fait le bonheur de l'homme respectueux, en théorie comme en pratique, des commandements. Tout patient et tout miséricordieux qu'il est, il fait expier à la créature qui lui désobéit et viole en permanence ses lois, les fautes qu'elle commet par récidives.
Tout prêtre, tout initié, tout être humain en général, invoque Dieu avant et âpres chaque cérémonie pour implorer sa miséricorde ou sa grâce. On lui adresse des prières et des supplications pour la réalisation de nos vœux les plus chers et la réussite dans nos entreprises. Car, tout le monde est profondément convaincu que le créateur, l’omnipotent, l’omniprésent, veille sur ses créatures, sur chacune d'elles, la guide et la protège en tout temps et en tous lieux. C'est cette conviction profonde qui explique et justifie la foi inébranlable que chacun a en son Vodoun dans le bonheur, comme dans ce qu'il peut considérer comme son malheur.
Contrairement a ce que certains continuent de croire, les Vodouns ou les divinités ne sont pas le produit de l'imagination fertile d'un peuple primitif ou sauvage. Ils sont l'émanation du Dieu l’unique, créateur du ciel et de la terre, détenteur de tout pouvoir dans l’absolu et maître suprême de toute puissance. A ce titre, ils sont les sources des diverses énergies émanant de DIEU. Ainsi, non seulement ils méritent respects, adorations et cultes, mais ils sont aussi à craindre, on ne peut donc pas les violenter ou les profaner impunément. Tout sacrilège à leur égard est sévèrement sanctionné.
Le Vodoun n’est ni une force destructive ni maléfique .ce sont les hommes, prêtres ou adeptes inities ou non-initiés par des mauvaises pratiques et interprétations qui font que le Vodoun est vu du mauvais œil.
Socrate: "La croyance ou la non croyance en une chose n'empêche Pas cette chose d'exister réellement. La croyance ou la non croyance en Dieu ne l'empêche pas d'exister pour les uns et les autres; de même que croire ou ne pas croire au soleil n'empêche pas l'astre du jour de se lever royalement tous les jours, mais n'affecte que son auteur".